Des pouponnières efficaces

CHRONIQUE / Un redressement significatif de la ouananiche est possible à court terme dans les plans d’eau frappés par des restrictions de pêche, croit le responsable de la faune aquatique sur le territoire de l’Estrie, Sylvain Roy.

« La présence de ouananiches a été observée dans la rivière Blanche jusqu’à la hauteur de la municipalité de Milan, donc à plusieurs kilomètres en amont du Grand lac Saint-François. Même chose sur la rivière Victoria, dans le bassin versant du lac Mégantic. Cela indique que la qualité d’eau de ces milieux reste exceptionnelle. Il faut s’en réjouir », signale le biologiste Roy.

Les gestionnaires fauniques assurent ces suivis en pratiquant la « pêche électrique » avec un équipement induisant un courant qui paralyse momentanément les petits poissons sans mettre leur vie en danger, le temps de les trier et de les recenser.

Les changements réglementaires, qui rendent l’interdiction de pêcher permanente en hiver au Grand lac Saint-François et qui imposent la remise à l’eau de toutes les ouananiches de moins de 42 cm, sont dictés par d’autres impondérables.

« Il n’y a qu’une seule pisciculture commerciale où les associations sportives peuvent se procurer de la ouananiche. De la même façon, il n’y a qu’un site d’élevage gouvernemental au Québec. Les années où le taux de succès est faible, les disponibilités sont moindres. Il faut diminuer et parfois même décaler des ensemencements. »

Rappelons que la limite de capture et de possession passe quant à elle de 3 à 2 ouananiches dans l’ensemble de la zone 4, mesure dont le lac Memphrémagog est toutefois épargné.

« Nos voisins du Vermont ensemencent aussi de la ouananiche. Leurs efforts étant combinés aux nôtres, la situation n’est pas la même. »

La longueur minimale de 42 cm était déjà appliquée au lac Memphrémagog, et elle le demeurera.

Les ouananiches sont des saumons d’eau douce agissant de la même façon que leurs cousins de mer. Les jeunes individus ensemencés, qui mesurent généralement entre 10 et 15 cm, vivent en rivière avant de se diriger vers les lacs une fois devenus adultes.

En protégeant les géniteurs, ceux-ci deviendront plus nombreux à participer à la reproduction afin de redresser l’espèce vulnérable à la surpêche.

« Je m’attends à ce que d’ici trois à cinq ans, les pêcheurs voient une différence significative dans la qualité de la pêche à la ouananiche », anticipe M. Roy.

CUVÉE DE PASSIONNÉS

Les GPS des chasseurs et pêcheurs de la région pointeront au cours de la fin de semaine vers le Centre de foires où se déroulera à compter de 10 h vendredi l’édition 2018 du Salon de Camping chasse et pêche de Sherbrooke.